Atelier débat : "cancer et questions de spiritualité(s) "
Septième débat public du 30 novembre 2023
Dans le prolongement d’une réalisation initiatique
Symbole de tolérance et de respect face aux incertitudes des malades et des proches confrontés au cancer , le lieu de recueillement de l’Institut Paoli Calmettes, est partagé entre confessions religieuses et agnostiques, rassemblés autour du mètre cube d’infini, une des œuvres majeures de Michelangelo Pistoletto.
La conception du lieu porte des valeurs symboliques de Marseille, une ville méditerranéenne cosmopolite : y cohabitent – et y collaborent – de longue date les religions monothéistes , mais aussi des bouddhistes, des athées, des agnostiques. Le lieu a donc conçu de respecter un « espace propre » à chaque confession religieuse et un pour les agnostiques. Ce qui pouvait sembler n’être qu’une expérience audacieuse est devenue une réalité forte et puissante, inscrite dans la durée, marqueur de l’esprit d’avant garde et de tolérance qu’on retrouve souvent dans la ville, et dans cet hôpital.
Depuis plus de 20 ans, cet espace invite à la sérénité dans une ambiance paisible et silencieuse inhabituelle dans le mouvement incessant propre aux hôpitaux.
Le lieu a gardé sa beauté et sa magie : un espace discret, mais qui reste vivant, utilisé à toute heure par nombre de patients, de familles, mais aussi de soignants à la recherche de moments de paix et d’intimité face aux nombreuses incertitudes que génère la rencontre avec la maladie et notamment « la » maladie cancéreuse.
Enjeux de cet atelier débat
Les dimensions spirituelles – et multi confessionnelles – y sont fondatrices.
Réflexion de l’homme face à la maladie et ses incertitudes, confronté aux éternelles questions : Pourquoi ? Pourquoi moi ou mes proches ? Que va t il arriver ? Quel est le sens de ma vie ? La place des religions y est naturelle, de la prière à la méditation silencieuse et partagée entre humains, engagés ou pas dans un culte religieux. La société évolue et aborder à nouveau ces questions entre religions, soignants et citoyens s’impose à nous : que signifient encore les mots fondateurs de partage, de tolérance, de fraternité ? Ces multiples questions méritent débats, entre confessions, athées, patients, aidants, soignants, et tout simplement citoyens de cultures variées.
La question du rôle de l’Art face à la santé, aux religions, à l’interrogation spirituelle, a été au cœur de la réalité du projet originel et reste d’actualité. L’expérience vécue a souligné qu’il s’agissait d’une utopie réaliste, témoignant du caractère riche et fructueux de l’interface créée entre l’artiste et les acteurs de la démocratie sanitaire que sont patients, aidants, citoyens, au côté des soignants et gestionnaires.
Cette expérience éthique et esthétique portée par l’artiste, invite à être approfondie, développée, étendue à une réflexion sur la place de la spiritualité et de l’art dans le monde de la santé, un monde en pleine évolution, dont le parcours est parsemé d’espoirs, de doutes et de souffrances.
Les objectifs spécifiques de cet atelier débat sont de tenter d’éclairer les besoins de spiritualité face à la rencontre avec la maladie et au doute.
Ce besoin est universel mais aussi particulier à chaque communauté et singulier à chaque individu. Le caractère interconfessionnel de cette démarche sera analysé dans le plus grand respect des singularités des communautés toutes confrontées aux questions suscitées par la souffrance humaine.